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Opposition à injonction de payer

Non conformité des travaux d’électricité alléguée

Contrôle par le CONSUEL

initiative et charge de la demande de contrôle

 

 

 

Tribunal d’instance de Saint-Lô   9 janvier 2008

Décision attaquée : Tribunal d’instance de Saint-Lô du 9 janvier 2008 (Ordonnance IP)

N° de pourvoi: 91/07000036

 

 

 

JURIDICTION DE PROXIMITÉ DE SAINT-LÔ

 

 

LEJAMTEL AGENCEMENTS  C/  X... Jean-Claude

 

JUGEMENT

 

Sous la Présidence de François JAN, Juge de Proximité, assisté de Pascal MARIOTTI, Greffier;

 

 

Après débats à l’audience publique du 14 novembre 2007, l’affaire a été mise en délibéré au 9 janvier 2008, date à laquelle le jugement suivant a été rendu par mise à disposition au greffe ;

 

 

 

EXPOSE DU LITIGE

 

Par requête en date du 2 avril 2007, la S.A.S. LEJAMTEL AGENCEMENTS, élisant domicile Zone Delta BP 332, 320 rue Joseph Cugnot à SAINT-LÔ 50002, demande au Juge de Proximité de rendre une ordonnance enjoignant à M. X... Jean Claude, demeurant ... , de lui verser une somme de 3000 euros correspondant à un solde du sur travaux dans un local appartenant au débiteur.

 

A l’ordonnance rendue en ce sens le 14 mai 2007, M. X... fait opposition le 20 juin 2007 par déclaration au greffe. L’affaire est appelée en audience publique le 12 septembre 2007 et renvoyée au 14 novembre 2007 à la demande du débiteur qui souhaite produire à cette date des pièces qu’il juge essentielles.

 

A l’audience de renvoi, la S.A.S. LEJAMTEL, prise en la personne de son Président, M. Alexis FRONTEAU, expose que le 13 décembre 2005, M. X... a accepté un devis de 30.000 euros pour la réfection d’un appartement qu’il possède à NEUILLY SUR SEINE. Un procès-verbal de réception de chantier est établi contradictoirement le 15 mai 2006, dans lequel M. X... fait figurer des réserves, en particulier, l’absence de certification de l’installation par le Consuel. Le demandeur lui précise qu’il appartient au propriétaire de provoquer le passage du Consuel, que le chantier n’a subi aucun retard, et qu’il sollicite le paiement du solde, soit 3.000 euros.

 

En face du silence persistant de M. X... qui répond aux relances du prestataire par des télécopies invitant M. FRONTEAU à se rendre à une conférence sur la certification électrique, la SAS LEJAMTEL attrait M. X... en justice.

 

 

Lors de l’audience du 12 septembre 2007, la S.A.S. LEJAMTEL déclare avoir rempli ses obligations, demande le paiement du solde de sa facture, soit 3.000 euros, ainsi qu’une indemnité de retard de 2 % par mois à compter du 22 juin 2006.

 

En défense, M. X... demande le renvoi du fait qu’il a pris attache avec le Consuel et qu’il est en attente d’un document qui précisera que les installations réalisées ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur.

 

A l’audience de renvoi le 14 novembre 2007, M. X... ne fournit aucun document particulier, avançant seulement de vagues raisons dilatoires pour expliquer sa carence.

 

EXPOSE DES MOTIFS

 

Attendu que M. X... a fait opposition le 20 juin 2007 à une ordonnance d’injonction de payer rendue le 14 mai 2007 par la Juridiction de Proximité de SAINT-LÔ , et qui lui a été signifiée le 4 juin 2007 ; que cette opposition, régulière en la forme, doit être déclarée recevable,

 

Attendu que le débiteur ne conteste pas l’existence de sa dette envers la société LEJAMTEL, mais seulement la conformité des travaux effectués par rapport à la réglementation en vigueur,

 

Attendu que c’est à bon droit que le demandeur lui a fait savoir qu’il lui appartenait de saisir lui-même un organisme agréé en matière de certification électrique, cette saisine n’étant au demeurant pas obligatoire pour les travaux de réfection,

 

Qu’entre le 15 mai 2006, date de signature du procès-verbal de réception, et le 12 septembre 2007, date de la première audience, le débiteur bénéficiait d’un délai plus que suffisant pour faire procéder au contrôle qu’il jugeait nécessaire,

 

Qu’un renvoi à cette fin lui a cependant été accordé à sa demande, mais que la mesure est restée sans effet puisque M. X... n’a rien produit, sinon une compilation sans intérêt d’articles du code civil et de règlements préfectoraux,

 

Qu’il convient dès lors de considérer que l’intéressé a usé de mesures dilatoires dans le simple but de retarder le paiement de sa dette,

 

Que c’est à bon droit que la SAS LEJAMTEL lui réclame le paiement intégral du solde de sa facture, soit 3.000 euros.

 

Attendu, en outre, qu’il est équitable de condamner, pour résistance abusive, M. X... à verser à la Sté LEJAMTEL une indemnité de retard de 2 pour cent par mois depuis le 26 novembre 2006, date de la mise en demeure par lettre recommandée, jusqu’au moment du parfait apurement de sa dette,

 

Attendu que M. X..., qui succombe, supportera seul les dépens de l’instance,

 

Attendu enfin que rien ne s’oppose à ce que l’exécution provisoire soit ordonnée,

 

PAR CES MOTIFS

 

La Juridiction de Proximité, statuant publiquement, contradictoirement, et en dernier ressort,

 

Reçoit M. Jean-Claude X... en son opposition ;

 

Met à néant l’injonction de payer en date du 14 mai 2007 ;

 

Statuant à nouveau,

 

Condamne M. X... à payer à la SAS LEJAMTEL la somme de trois mille euros ;

 

Condamne, pour résistance abusive, M. X... à payer à la SAS LEJAMTEL une indemnité de retard de 2% par mois sur le montant en principal, courant à partir du 26 novembre 2006 et jusqu’au parfait apurement de la dette ;

 

Ordonne l’exécution provisoire de la présente décision.

 

Condamne M. X... aux entiers dépens de l’instance.

 

 

commentaire

 

Nous présentons ici un jugement du Juge de proximité de Saint-Lo rendu sur opposition à injonction de payer.

 

Une entreprise demandait le paiement du solde d’un chantier de réfection d’un appartement.

 

Le débiteur opposait le défaut de conformité de l’installation électrique réalisée et demandait la production par l’entrepreneur d’un certificat de conformité émanant du CONSUEL.

Ce à quoi l’entrepreneur répondait qu’il appartient au client de demander une vérification par le CONSUEL.

 

La juridiction de proximité a retenu la mauvaise foi du débiteur et substitué à l’injonction de payer mise à néant le jugement reproduit.

Il faut toutefois noter qu’en l’espèce le maître d’ouvrage a été, semble-t-il, particulièrement maladroit. Il semble bien en effet qu’en l’espèce c’est bien à l’entrepreneur qu’il incombait de provoquer l’intervention du CONSUEL. Cette association fournit en effet les indications suivantes :

 

Par décret du 6 Mars 2001 publié au J.O du 13 Mars, les dispositions du Décret du 14 Décembre 1972 relatif au contrôle et à l'attestation de la conformité des installations électriques intérieures sont applicables :

  • Comme c'était le cas depuis 1974, à toute nouvelle installation électrique à caractère définitif située dans une construction nouvelle et alimentée sous une tension inférieure à 63 kilovolts.
  • Dorénavant, à toute installation électrique entièrement rénovée alimentée sous une tension inférieure à 63 kilovolts, dès lors qu'il y a eu mise hors tension de l'installation par le distributeur à la demande de son client afin de permettre de procéder à cette rénovation.
  • Enfin sur demande du maître d'ouvrage, aux installations électriques non entièrement rénovée ou dont la rénovation n'a pas donné lieu à mise hors tension par un distributeur d'électricité.

L’Attestation de Conformité : avant tout une exigence qualité :

Aujourd’hui, il existe une obligation d’établir une AC des travaux pour le neuf ou pour les travaux de rénovation complète avec coupure de fourniture électrique. Cette obligation a été étendue dans certains départements, par des arrêtés préfectoraux pour les autres types de rénovation. Dans tous les autres cas, c’est selon le bon vouloir des électriciens ou l’exigence des maîtres d’ouvrage.

L’Attestation de Conformité, pour un faible coût, est dans tous les cas un atout formidable pour le client et l’installateur :

  • Pour le client (Maître d’ouvrage)c’est l’ assurance d’atteindre un bon niveau de sécurité avec les travaux entrepris car l'installateur atteste que le travail est conforme et cette déclaration (Attestation) est visée par un organisme indépendant, Consuel.
  • Pour l’installateur, c’est un atout commercial puissant pour valoriser son intervention et se démarquer des travaux peu respectueux des règles de l’art.

Cette conformité aux prescriptions en vigueur signifie :

    • Dans une rénovation totale : le respect des règles de sécurité de la NF C 15-100
    • Dans une rénovation partielle (d’une pièce ou d’une fonction tel que le chauffage) : la partie rénovée est conforme à la NF C 15-100, comme précédemment, mais dans le reste de l’installation la mise hors danger est assurée (respect des 5 règles de sécurité au minimum).

De toute manière, il convient de traiter ces question dans le marché d’entreprise, et, à tout le moins, dans l’ordre de service.

 

 

 

 

 

Mise à jour

25/11/2008