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Le premier contrat de Performance Énergétique

 

 

Voir au pied de l’article la mise à jour au 21 août 2012

 

 

Un premier Contrat de Performance Énergétique vient d’être mis en place.

Il concerne une copropriété de 60 logements construite en 1964 à Neuilly sur Marne.

L’opération devrait être une réussite si l’on s’en en tient au nombre et à la qualité  des bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau.

Le syndic de la copropriété est Nexity.

Les travaux d’isolation thermique (Double vitrage, réfection de toiture, isolation de façades et combles) seront réalisés par Bati-Renov, filiale de Bouygues Bâtiment Ile de France

Les travaux d’amélioration du système de chauffage seront réalisés par COGEMEX, filiale de ETDE (Pôle Énergies et Services de Bouygues Construction) et de Bouygues Bâtiment IDF.

L’ingénierie énergétique et la conception seront assurées par ELAN, filiale de Bouygues construction.

 

Sur le plan financier, l’opération bénéficiera de l’appui financier de l’ADEME et de la Région Ile de France à concurrence de 50 % environ.

Le surplus demeurera à la charge des copropriétaires pour un montant estimé à 6800 € par logement.

On en déduit que le coût total du chantier est de (6800 x 60) x 2 soit 816 000 €.

Le délai de retour sur investissement est estimé à 15 ans.

 

Sur le plan juridique le contrat a été établi avec le concours du cabinet d’avocats Pelletier et associés.

Notons que M. Philippe Pelletier, Président du Plan Bâtiment Grenelle, est avocat associé du cabinet.

 

La durée du contrat est de six années, pendant lesquelles COGEMEX assurera la maintenance de l’installation de chauffage.

Il comporte un engagement de réduction des consommations d’énergie de 40 %.

Le groupement d’entreprises s’engage à supporter la charge financière d’un résultat inférieur. Par contre les résultats d’une réduction supérieure resteraient aux copropriétaires.

 

 

On est évidemment en présence d’une opération modèle dont les résultats seront examinés minutieusement le moment venu.

Il reste que la somme de 6800 € n’est pas modique, même si l’on tient compte de la possibilité pour les copropriétaires éligibles, en l’état actuel des textes, à l’octroi d’un prêt à taux zéro.

On ne sait d’ailleurs pas si les frais initiaux d’audit énergétique et d’études des travaux, ainsi que les honoraires de l’architecte et du syndic sont inclus dans ce cas particulier.

Il faut admettre que la situation actuelle ne laisse pas augurer l’adoption facile de décisions d’assemblées générales des syndicats qui n’auront pas la chance d’avoir bénéficié de soutiens aussi précieux.

 

Une autre question est l’intervention des diverses collectivités et organismes publics.

Si l’on retient les éléments de ce dossier qui concerne une copropriété moyenne, on arrive pour une centaine de copropriétés identiques à une contribution publique de 4 080 000 € !!

Comme  pour les réhabilitations de copropriétés en difficulté, se pose le problème de la plus-value apportée aux logements et de l’enrichissement des propriétaires en place, financé, d’une manière ou d’une autre, par tout ou partie des contribuables selon les sources de financement des entités publiques contribuant à la réalisation de l’opération.

Il faut enfin rappeler que le retour sur investissement, soit le rapport entre le montant d'un investissement et les bénéfices ou les économies escomptés sur une durée donnée, n’est pas très satisfaisant, même si l’on reste sur les formules élémentaires de calcul.

Les spécialistes ne manquent pas d’attirer l’attention des entrepreneurs sur les aménagements qu’il convient d’apporter à ces formules. Il faut se référer aux durées d’usure admises dans la maintenance immobilière, mais aussi au événements qui peuvent se produire pendant la durée retenue, susceptibles de rendre nécessaires des modifications structurelles importantes aux biens et installations concernés.

 

 

Mise à jour du 21 août 2012

 

On trouve dans la Lettre Universimmo du 21 août les premières critiques à l’encontre de cette opération.

Elles émanent en fait de l’ARC qui a souhaité obtenir des précisions sur ses modalités et « s'est heurtée à sa grande surprise à un mur d'opacité : refus de communiquer de Bouygues, fin de non-recevoir de Nexity, le syndic, au motif de la confidentialité, silence du cabinet LPG. Par ailleurs, l'ADEME, semble n'avoir eu accès qu'au dossier technique et non à la partie juridique et financière du contrat, et le conseil régional, qui conditionne sa subvention à l'obtention des mêmes informations indique selon l'ARC s'être heurté à la même opacité... »

 

L’ARC a déjà critiqué les offres des filiales de GDF-SUEZ, Provalys WINPACTE et Cofely.

 

Elles ne garantiraient qu'une économie très faible (de l'ordre de 10%), et « allécheraient les copropriétaires par la gratuité du remplacement des chaudières actuelles par des chaudières à condensation, gratuité obtenue au prix du rachat des certificats d'économie d'énergie (CEE), de la reprise de l'excédent d'un ancien "P3" non utilisé, voire de la conservation par le prestataire pendant une certaine durée de tout ou partie des économies générées par le changement des chaudières par la société titulaire.

 

D’après l’ARC les éléments de calcul des économies escomptées seraient contestables (consommation antérieure surévaluée et  référence pour les degré-jours à une saison prolongée). La tarification de l'énergie serait désavantageuse. Enfin la clause d'intéressement elle-même est défavorable puisqu'elle prévoit une répartition de 50-50% de l'économie au-delà de l'objectif, contre 2/3-1/3 habituellement en faveur de la copropriété.

 

Plus généralement l’ARC reprend des critiques déjà anciennes :

 

surfacturation du "P2" et du "P3"

tarification opaque et défavorable de l'eau chaude permettant d'augmenter artificiellement le niveau des économies sur la partie chauffage, et donc l'intéressement pour le titulaire...

 

Sur ces points l’association glisse une grenade prête au dégoupillage : « Tous pièges que les syndics ne sont en général pas en mesure de déjouer ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mise à jour

12/02/2012

Mise à jour
21/08/2012